L’insurrection de septembre s’annonce.

La rentrée s’annonce enthousiasmante. Ce dimanche, nous avons clôturé nos AMFiS avec un record de participation : 5 000 entrées, du jamais-vu ! Le message envoyé au pays est clair : les insoumises et les insoumis sont en ordre de bataille pour la rentrée, toutes et tous prêts à rejoindre massivement le mouvement insurrectionnel citoyen « Bloquons tout » du 10 septembre et à faire tomber le budget de casse sociale inédit de Monsieur Bayrou.

Depuis, le calendrier s’est largement accéléré : nous ferons tomber le gouvernement dès lundi 8 septembre. La bataille qui commence rend urgent de faire le point avec vous sur les annonces de Monsieur Bayrou et les enseignements stratégiques à en tirer pour bien entrer dans ce mois de septembre décisif. 

Quand la pression populaire fixe la date de départ du gouvernement

Ce lundi, François Bayrou a annoncé la date de chute de son gouvernement : ce sera le 8 septembre. Il se soumettra à un vote de confiance devant les élus du peuple et démissionnera s’il ne l’obtient pas. Or, nous le savons déjà : une majorité votera pour son départ. Cette date marque une victoire inestimable pour le peuple français, désormais maître des horloges. En s’organisant spontanément et en annonçant la date du 10 septembre, il a lancé une mobilisation citoyenne qui a mis en échec le Premier ministre. Face à la menace d’une riposte populaire d’ampleur, il démissionne avant même qu’elle n’ait eu lieu. Preuve en est que le peuple fait peur à l’oligarchie. Elle ne comprend que les rapports de force économiques, et redoute par-dessus tout une journée de blocage qui nuira à son portefeuille !

Ce faisant, François Bayrou se soumet aux revendications insoumises. D’abord en acceptant de demander un vote de confiance, – une première en cinq ans ! -, ensuite, en convoquant l’Assemblée nationale en session extraordinaire dès 8 septembre. Il n’est pas le seul. Désormais, toutes les forces politiques d’opposition annoncent, les unes après les autres, qu’elles voteront la défiance du gouvernement. Ces partis qui ont par le passé préféré participer à des conclaves bidon sur la retraite à points s’alignent enfin sur l’agenda du peuple français. Il faut dire qu’ils n’ont pas le choix.

La dette comme prétexte d’une guerre sociale sans précédent 

Nous avons tout de même eu droit au même discours alarmiste que la macronie nous sert depuis huit ans. Le spectre de la dette menacerait. Faire tomber le gouvernement « s’éloignerait de l’esprit de responsabilité », nous dit M. Macron. Leur refrain dramatique n’a rien de novateur : “le déficit public menace la nation et notre modèle social”, “le pays n’a jamais été aussi endetté”, “les marchés craignent l’instabilité politique”… Vous connaissez la suite. Les mines dépitées des Premiers ministres qui se succèdent depuis une dizaine d’années ne bernent plus les Français. Nous savons bien que les responsables du chaos budgétaire sont ceux qui gouvernent au service des plus riches et des actionnaires. Les 1 000 milliards de dette supplémentaires ? Ils sont le résultat de la politique d’Emmanuel Macron, qui a distribué plus de 207 milliards d’euros de cadeaux fiscaux depuis 2017, et gaspille 200 milliards d’euros par an en aides aux grandes entreprises sans contreparties sociales ou environnementales. S’ensuit le chaos industriel et la souffrance que l’on connaît. 

Plutôt que de puiser dans les poches de celles et ceux qui se gavent, François Bayrou a préféré déclarer une guerre sociale sans précédent, en plein été, à la majorité des Français. Il annonce 44 milliards d’économies sur leur santé, leur temps de repos, l’éducation de leurs enfants, leurs pensions de retraite, etc. Pour ne prendre qu’un exemple, il propose de réduire les aides au logement (APL) destinées aux étudiants en ne les indexant pas sur l’inflation, alors que le coût de la vie étudiante ne cesse d’augmenter et que 62 % de ces jeunes sont contraints de sauter régulièrement des repas. Dans ma circonscription, à Créteil, il a même progressé de 6,4 % par rapport à 2024. Le gouvernement pourrait pourtant récupérer 41 milliards d’euros en taxant de 2% le patrimoine des ultra-riches et en imposant les multinationales à proportion de leur chiffre d’affaires véritablement réalisé en France. Mais de ça, vous vous en doutez, très peu pour lui. 

Il faut donc bien comprendre ce qui se joue avec ce vote de défiance. Il ne s’agit pas d’une posture politicienne irresponsable, comme veulent le faire croire les bien-pensants des plateaux de télévisions et les chevaliers servants du grand capital, d’une réactivité fulgurante à s’indigner dès que leurs dividendes sont menacés

C’est un choix politique : entre d’un côté une économie au service de l’accaparement des richesses par une minorité, et de l’autre une économie du partage, au service de l’émancipation collective et de la majorité du peuple français. C’est le choix entre une allocation adulte handicapé (AAH) amputée de 150 euros ou sa revalorisation au niveau du SMIC. C’est le choix entre une allocation pour les fournitures scolaires, non indexée sur l’inflation et versée avec retard, ou la gratuité réelle de ces biens indispensables à nos enfants. L’automne dernier, nous avons démontré qu’il existait une majorité à l’Assemblée nationale et dans le pays pour un autre budget. C’est ce choix que nous réaffirmerons en votant pour la chute de Bayrou le 8 septembre. C’est ce même choix que nous ferions à nouveau si un gouvernement s’entêtant dans la même politique était nommé à sa suite. Si Macron tentait de passer en force, il se heurterait à la riposte populaire, dès le 10 septembre. 

Le peuple veut que le petit monde macroniste s’en aille

J’en viens donc au mouvement du 10 septembre. Certains, – toujours plus prompts à s’en prendre à la France insoumise qu’à analyser le moment politique que nous traversons -, se sont empressés de nous accuser de vouloir le « récupérer », tout en taxant ses futurs participants de factieux ou de militants d’extrême droite. Je précise, à toute fins utiles, à ces brillants commentateurs que ce qui se joue avec le mouvement « Bloquons tout », c’est l’auto-institution du peuple par le peuple. Par conséquent, aucune force politique, quelle qu’elle soit, ne peut s’en accaparer ou le reprendre à son compte. Cette mobilisation populaire naît de la base, se construit et s’articule autour d’une colère légitime et spontanée, déclenchée par les annonces budgétaires de François Bayrou le 15 juillet. Elle cristallise le clivage entre l’oligarchie et le peuple. En tant que défenseure de la Révolution citoyenne, la France insoumise, comme lors du mouvement des Gilets jaunes, a vocation à se mettre au service de ces mobilisations nécessairement gazeuses et protéiformes, car elles refusent de se laisser enfermer dans des étiquettes. Elles se rassemblent autour de mots d’ordre : non au plan Bayrou, abrogation de la réforme des retraites, etc. 

Nous l’avons toujours dit : nous sommes au service de l’union populaire. Il est de notre devoir de constater qu’elle est en action avec le mouvement « Bloquons tout ». Les organisations politiques de gauche s’y rallient, tandis que les appels à la grève des syndicats se multiplient. Le rapport de force face à cette caste des privilégiés s’intensifie. Il est même soutenu par la majorité du peuple français : selon un sondage publié le 26 août, 72 % des Français souhaitent la chute de François Bayrou et 67 % la démission d’Emmanuel Macron. Nous voilà donc entrés dans une phase destituante ou dégagiste après l’institution du peuple par le peuple autour du 10 septembre.  

La riposte populaire prévue le 10 septembre viendra appuyer cette revendication du peuple français, que La France insoumise se chargera de formaliser à l’Assemblée nationale en déposant une nouvelle motion de destitution du président de la République. Il est donc temps que les macronistes et leurs alliés comprennent une chose : la chute de Bayrou n’éteindra pas la colère populaire, et le peuple exige que le monarque présidentiel quitte ses fonctions.

De notre côté, nous sommes prêts à agir pour faire tomber tout gouvernement qui chercherait à faire les poches les Français, et prêts à repartir en campagne. Contrairement au gouvernement et au Rassemblement national, le peuple ne nous fait pas peur : nous sommes à son service.

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