Rapport OXFAM : Comment les milliardaires pillent nos entreprises

Cette semaine, les macronistes présentent à l’Assemblée un projet de loi sur le “Partage de la valeur”. Une fumisterie.

Et ça tombe bien : OXFAM vient de publier un rapport choc.

Comment les actionnaires du CAC40 ont capté toutes les richesses au détriment des salariés.

Les conclusions du rapport sont éloquentes. En 2022, le CAC 40 versait à ses actionnaires 80,1 milliards d’euros de dividendes et rachats d’actions : un record en France, en hausse de 15,5%.

La même année, le salaire dans le secteur privé a augmenté de seulement + 3,9%, soit 2 points en dessous de l’augmentation du prix moyen des biens de consommation des ménages.

Les salaires ont donc diminué en termes réels, pendant que les actionnaires se gavent comme jamais.



Et ce n’est pas tout :

Entre 2011 et 2021, dans les 100 plus grandes entreprises françaises, la rémunération des actionnaires a augmenté presque 3 fois plus vite que la dépense par salarié (+22% pour les salariés, +57% pour les actionnaires !)

En moyenne, ces entreprises ont versé 71% de leurs bénéfices annuels à leurs actionnaires.

En seulement 10 ans, Total Energies a versé 61 milliards de dividendes, Sanofi 53 milliards, et Axa 27. Un pognon de dingue.

Ces chiffres sont impressionnants. Mais là où le rapport est intéressant, c’est qu’il bat en brèche le discours macroniste sur le profil de ces actionnaires. En réalité, ils ne sont pas nombreux à se gaver.

40 % des actions de la bourse de Paris sont détenues par des gestionnaires d’actifs et par les plus grandes fortunes françaises.

5 familles possèdent à elles seules 18 % du CAC 40. Et vous les connaissez : Arnault, Hermès, Bettencourt-Meyers, Pinault et Dassault.

OXFAM décrit également comment certains actionnaires sont prêts à faire couler la boite pour se verser leurs dividendes. C’est ce qu’on appelle “cramer la caisse”. Alors même que l’entreprise va mal, les actionnaires continuent la pillage.

Entre 2011 et 2021, alors qu’Engie a enregistré 784 millions d’euros de pertes, l’entreprise a tout de même versé 23,6 milliards d’euros à ses actionnaires. Une situation similaire à Vallourec : 4,2 milliards de pertes cumulées entre 2011 et 2021, contre 359 millions versés aux actionnaires.

L’entreprise est maintenant en redressement judiciaire.

Et ce festin macabre se déroule sous l’œil bienveillant des gouvernements successifs : jamais les aides publiques aux entreprises n’ont été aussi importantes.

En 1979, elles représentaient 3 % du PIB, contre 6 % du PIB en moyenne chaque année depuis 2010.



Bref : le scandale est total. Et le projet “Partage de la valeur” du gouvernement ne règle rien. Pas de taxation des superprofits. Pas d’ISF climatique alors que tout le monde s’accorde à dire qu’il serait indispensable.

Et surtout : pas d’augmentation de salaires. Les macronistes continuent de le refuser, main dans la main avec le Rassemblement national.

Cette semaine encore, nous continuons le combat.

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