Aujourd’hui, nous présentons notre contre-projet de loi pour l’industrie verte, en réponse à celui du gouvernement.
Ce plan est bien plus ambitieux et complet, et s’attaque réellement aux causes des délocalisations, en planifiant la bifurcation écologique.
Les libéraux soutenaient hier le projet d’une France sans usine : il fallait faire place à la start-up nation.
Le COVID-19 et la guerre en Ukraine ont mis frontalement en évidence la tragédie que représente cet horizon. La France, 7e économie mondiale, s’est retrouvée incapable de produire suffisament de masques. La dernière usine française a été délocalisée en 2018 et les machines détruites.
Or il était devenu impossible de s’en procurer suffisamment sur le marché international. C’est la redécouverte brutale qu’en temps de crise et dans le cadre d’une compétition entre États, l’argent ne suffit pas à garantir ce qui est nécessaire à la survie des populations.
L’impact de la désindustrialisation sur le changement climatique est immense. Casser les prix requiert une énergie à bas coût, alimentant un recours au charbon, l’énergie la moins chère et la plus polluante.
Nos émissions importées ont explosé depuis 1990, annihilant les efforts de réduction des gaz à effet de serre sur le territoire national. Dans le même temps, nous avons perdu les capacités industrielles essentielles à la décarbonation de l’économie.
En substance, selon le gouvernement, les causes de la désindustrialisation seraient des réglementations sociales et environnementales trop strictes et des impôts sur les entreprises trop élevés.
Leurs solutions sont donc simples.
Trop de réglementation ? Il faut moins de normes de protection de l’environnement et casser le code du travail.
Trop d’impôts sur les entreprises ? On fait plusieurs dizaines de milliards d’euros par an de cadeaux aux grands groupes.
Ils nous proposent donc cette fois un programme dit de « réindustrialisation verte » qui ne fait que reprendre les vieilles recettes néolibérales : assouplir les règles pour faciliter la vie aux investisseurs étrangers et inonder le secteur privé d’argent public sans demander aucune contrepartie sociale ni environnementale.
C’est le moins-disant fiscal, social et écologique.
Notre contre-projet n’a rien à voir. Nous avons travaillé le sujet de la planification écologique et industrielle parce que cela fait 15 ans que nous la défendons.
C’est un travail important, réalisé avec Matthias Tavel, Sophia Chikirou, Laurent Alexandre, et Alma Dufour.
À découvrir ici : https://lafranceinsoumise.fr/2023/07/17/loi-pour-la-reindustrialisation-verte-notre-contre-projet/
Cette semaine, nous déclinerons ces propositions en amendements lors des débats en hémicycle sur ce texte.