Insoumis, ici est notre place

Nous vivons un moment très important.

Partout dans le pays, les agriculteurs se lèvent pour demander à vivre dignement de leur travail.

Face à cela, le gouvernement est pétrifié.

Voilà pourquoi les insoumis soutiennent la révolte agricole en cours.


Il n’y a que le gouvernement qui découvre le malaise paysan. Depuis 20 ans, un agriculteur se suicide chaque jour en France. 26% vivent sous le seuil de pauvreté. Ils ne représentent plus que 400 000 personnes, soit 1,5% des travailleurs.


Le premier problème : les accords de libre échange. Car ils se sont empilés ces dernières années, contre l’avis des peuples.

Le dernier en date : l’accord avec la Nouvelle-Zélande.

Il a été adopté en 2023 avec le soutien des macronistes, de la droite, de l’extrême-droite, des écologistes et des socialistes. Que prévoit-il ? La suppression des droits de douane sur les kiwis, les pommes, les oignons et le miel.

Ce n’est pas tout.

Il prévoit aussi de nouveaux quotas sur la viande bovine, le beurre, le fromage, le lait en poudre. On parle là de produits que nous produisons en Europe. Et en France.

C’est cela qui tue les agriculteurs.

Nos producteurs appliquent des normes environnementales, nécessaires. Les produits importés, non.

Nos éleveurs doivent assurer une stricte traçabilité de la viande. Les produits importés, non.

Nos éleveurs sont soumis à des interdictions de produits vétérinaires nuisibles pour la santé humaine et le bien-être animal. Les produits importés, non.

Nos éleveurs doivent payer dignement les travailleurs et s’acquitter de cotisations sociales. Les produits importés, non.

Mais ce n’est pas tout.

D’autres accords destructeurs sont encore prévus.

Les derniers en date : les accords avec le Chili et le Kenya, adoptés cette semaine. En pleine crise de la colère agricole. Lors du vote en commission au Parlement européen, seul le groupe des insoumis s’est opposé dans son intégralité à ce nouveau traité.

Le plus inquiétant : le projet d’accord avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Il s’agit par exemple d’importer 99 000 tonnes de viande bovine de plus qu’aujourd’hui, avec un droit de douane réduit. Ainsi, en 2030, le Mercosur pourrait fournir jusqu’à 26 % du rumsteck servi en Europe.

De nombreux collectifs demandent d’arrêter cette folie. Les filières de la betterave et du sucre, de la volaille de chair, des céréales, et du bétail et de la viande l’ont répété.

Le président Macron avait promis que les négociations étaient arrêtées. Il a menti. Les négociations sont sur le point d’aboutir. Elles doivent cesser, pour en finir avec la concurrence déloyale.

Bloquer les produits qui ne respectent pas nos standards écologiques et sociaux est urgent.

Il faut aussi garantir aux agriculteurs un revenu digne.

Nous avons défendu une proposition de loi afin de garantir des prix plancher pour les agriculteurs, il y a à peine 3 mois. C’est la seconde revendication centrale que l’on entend sur les sites de blocage. Notre proposition avait été rejetée par les macronistes en octobre.

Nous l’avons redéposée et demandons qu’elle soit rediscutée dès la semaine prochaine.

Ce mouvement est rare par son intensité, partout sur le territoire.

C’est donc l’heure d’œuvrer à la convergence. Les insoumis doivent répondre présent. Leurs revendications pour une vie digne sont les nôtres. L’occasion qui s’offre à nous est unique : le pays parle enfin d’agriculture.

Du sort des paysans, d’un modèle agro industriel qui les étrangle, d’accords commerciaux iniques. Le débat indispensable que nous réclamons sur l’avenir de notre agriculture est venu.

La CGT a déjà appelé les travailleurs à se joindre aux cortèges. D’autres organisations suivent.

C’est le moment.

La porte ouverte par les agriculteurs doit être enfoncée.

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