Le rapport qui ne va pas plaire au gouvernement

Aujourd’hui, l’Institut des Politiques Publiques (IPP) publie les premiers résultats d’un rapport explosif sur les impôts payés par les milliardaires.

On y apprend que les ultra-riches ne payent en réalité presque rien. Je vous explique.

Le taux effectif d’imposition à l’impôt sur le revenu ramené au revenu économique est de 30-40% pour les 10% les plus riches. Pour les 370 foyers les plus riches (0,001% de la population), il est de 2%. Et on tombe à 0,2% pour le top 37.

Les auteurs utilisent ici le revenu économique plutôt que le revenu fiscal (celui qui est imposable). En effet, le revenu fiscal ne prend pas en compte les biens immobiliers et les plus-values latentes, qui constituent la majeure partie des revenus des ultra-riches. L’impôt sur les sociétés est donc la principale source d’imposition des plus riches.

Or, cet impôt a un taux bien plus faible que l’impôt sur le revenu ! Cela amplifie l’injustice fiscale, en particulier au sommet de la pyramide.

Au sein des 1% les plus riches, le taux d’imposition global (comprenant tous les types d’impôts) est régressif : plus on est riche et moins on paye ! Le taux d’imposition global passe de 46% pour les 0,1% les plus riches à 26% pour les 0,0002% les plus riches (les milliardaires)



Et cette étude a été réalisée sur des données de 2016 !

Le bilan actuel est donc encore plus catastrophique : suppression de l’ISF, baisse de l’impôt sur les sociétés de 33% à 25%… Autant de cadeaux faits par la Macronie aux 0,1% les plus riches du pays.

Pour rappel : l’impôt sur les sociétés représentant la quasi-totalité de l’imposition des ultra-riches. Le faire passer de 33 à 25%, ça correspond à une baisse d’¼ des impôts dont ils s’acquittent. Dans le même temps, les superprofits ont explosé, faisant tripler leur fortune.

La semaine dernière, l’économiste Jean Pisani-Ferry, il y a peu proche d’Emmanuel Macron, proposait un “ISF climatique”.

Un impôt exceptionnel sur les plus grandes fortunes pour financer la bifurcation écologique. C’était une idée intéressante.

La réponse de Bruno Le Maire n’a surpris personne : c’est non. Pourquoi ? Parce que «L’impôt n’est pas la solution». Et ce n’est pas tout. Il poursuit «10% des contribuables payent déjà 75% de l’impôt sur le revenu. Notre but c’est de baisser les impôts, car la pression fiscale est déjà la plus forte au monde en France». Les grandes fortunes françaises, qui ne paient pas l’impôt ou presque, le remercient. Les pauvres et les classes moyennes, elles, peuvent continuer de payer pour eux. Bienvenue en Macronie

Il faut évidemment rétablir l’ISF avec une dimension climatique.

Pour une révolution fiscale et que tous les Français payent leur juste part, nos propositions.

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