AMFIS 2023 : en ordre de bataille pour la rentrée

Je prends quelques minutes à tête reposée pour revenir sur notre université de rentrée, qui s’est tenue la semaine dernière. J’en reviens pleine d’énergie et de détermination, chargée à bloc par vos sourires, votre enthousiasme et vos mots d’encouragement. 

Ces AMFiS ont été une belle réussite. Nous y avons été plus de 4 000 ! Cela en a fait indéniablement le plus grand événement politique de la rentrée. Avec 176 évènements répartis entre 98 conférences, 21 formations, 8 concerts (dont certains n’ont malheureusement pas résistés aux intempéries), 5 films suivis de débat, deux pièces de théâtre, 1 émission populaire, 10 présentations de bilan des députés, un atelier des lois et un meeting, tous ces évènements répartis sur 5 jours.

Il faut aussi noter que les équipes d’organisation ont rempli ces AMFiS de nouveautés. D’abord un site plus grand : les conférences s’y tenaient sur 14 espaces ! Mais aussi une seconde buvette, un camping pour les jeunes, des vendeurs de glaces, et bien d’autres choses encore.  Avec les équipes de l’Institut La Boétie, nous avons pour la première fois mis sur pied un espace du livre, accueillant libraires et éditeurs, que nous espérons pouvoir agrandir les prochaines fois. 

Comme je l’avais fait sur les réseaux sociaux depuis le train qui me ramenait à Paris, je tiens à remercier à nouveau les volontaires, référents et équipes du mouvement et de l’Institut qui ont rendu cet événement possible : à la logistique, à l’intendance, au transport, à la restauration, à la buvette, au village, à la préparation, au programme, à la bagagerie, à la communication, à la propreté ou encore au service d’ordre.

J’ai eu la chance d’être l’une des premières à m’exprimer dans cet événement, en partageant la scène du mot d’accueil avec mon collègue Bastien Lachaud le mercredi soir.



J’y ai fait le bilan d’un an de combat, tant à l’Assemblée nationale que dans la rue. Nous y avons évoqué l’événement marquant de l’été : la terrible canicule qui s’est abattue sur nous. J’ai tenu à faire applaudir toutes celles et ceux qui, dans les entreprises et les services publics, s’usent dans des métiers éprouvants, parfois par plus de 40 degrés. Notre groupe parlementaire avait d’ailleurs publié le matin même un plan d’urgence sur le sujet, alors que le gouvernement semblait inerte.



Au-delà des chiffres, notre programme était riche par sa diversité. Parmi les 363 intervenants, à parité, nous comptions deux tiers de non-membres de notre mouvement. 

On a pu y croiser des intellectuels, plus de 100 universitaires et chercheurs dont Anne-Laure Delatte, Benjamin Morel, Sophie Bernard, Bertrand Badie, Cédric Durand, Éric Berr, Geoffroy de Lagasnerie, Jean-Marc Schiappa, Maxime Combes, Michaël Zemmour, Monique Pinçon-Charlot, Razmig Keucheyan, Romaric Godin, Stefano Palombarini et bien d’autres. 

Nous avons fait la part belle aux représentants des luttes, avec plus de 80 syndicalistes, représentants d’associations et de collectifs, comme Ibrahim Sidibé, éboueur en lutte, Brigitte Gothière de L214, Lyes Louffok, militant des droits des enfants, Manès Nadel de la Voix Lycéenne, Maureen Kearney, lanceuse d’alerte d’Areva, Olivier Mateu de la CGT, Youli Yamamoto d’Attac, et bien d’autres. 

Malgré le boycott organisé de longue date par la Macronie, les invités d’autres organisations politiques ne manquaient pas : Ali Rabeh (maire de Trappes), Benjamin Lucas (Génération·s), Elsa Faucillon (PCF), Gérard Filoche (GDS), Jérôme Guedj (PS), Laurent Baumel (PS), Marie Toussaint (EELV), Sandrine Rousseau (EELV), Mansour Kamardine (LR), Sophie Taillé-Polian (Génération·s), et bien d’autres. 

Je ne pourrai être complète, mais je tiens également à mentionner nos 10 invités internationaux dont Bhaskar Sunkara, fondateur et rédacteur en chef du magazine américain Jacobin et Yolanda Diaz, ministre du Travail d’Espagne et cheffe de fil du mouvement Sumar. 

Nous devons notamment la richesse de ce programme au travail mené par l’Institut la Boétie. J’ai d’ailleurs pris un temps jeudi après-midi pour présenter le bilan et les perspectives de la Fondation.



À mes côtés, Hadrien Clouet, co-animateur du département de sociologie et député de Haute-Garonne, a pu présenter les futurs podcasts de l’Institut. Manuel Menal, le secrétaire général de l’Institut, a présenté notre nouvelle plate-forme “La Boétie à la maison”.



Nous avons également annoncé quelques prochains événements : nos futures Rencontres économiques, un séminaire sur l’extrême-droite et la venue de l’auteur japonais Kohei Saito.

J’ai eu l’occasion de participer à deux autres conférences.

La première d’entre elles portait sur l’industrie et le protectionnisme, à l’initiative de mon collègue Matthias Tavel. La vidéo sera prochainement disponible sur internet. Avec les universitaires Léo Charles et Anaïs Voy-Gillis, nous avons tenu une discussion passionnante sur les impasses de la politique gouvernementales et les solutions alternatives à mettre en œuvre. J’y ai notamment évoqué les nécessités de protéger les producteurs français du dumping social et environnemental et de planifier la relocalisation de secteurs de première nécessité et des industries stratégiques. J’ai insisté sur l’enjeu de former les travailleurs de l’industrie de demain et de reconvertir les sites industriels. 

Enfin, j’ai eu l’occasion d’animer une conférence intitulée “Face à Macron et à l’extrême droite : union populaire ?” avec Benoît Hamon, ancien ministre, directeur général de l’ONG SINGA et Razmig Keucheyan, sociologue et co-responsable du département de planification écologique de l’Institut La Boétie.



Cette discussion a notamment amené Benoit Hamon à se prononcer en faveur d’une liste de la NUPES aux élections européennes. J’ai pour ma part développé nos propositions pour aller chercher les voix des abstentionnistes, qui impliquent de défendre notre programme de rupture. 

Les AMFiS se sont terminés par un grand meeting ce dimanche. Outre plusieurs interventions en faveur de l’union populaire par plusieurs porte-paroles et représentants de luttes, mes collègues Manon Aubry, Manuel Bompard et Mathilde Panot ont tracé des perspectives enthousiasmantes pour les mois qui viennent.



Pour ma part, je me remets au travail après quelques semaines de repos. Cette semaine, nous multiplions les collectes de fournitures à Créteil, Choisy-le-Roi et Orly, afin de se rendre utiles aux associations et aux familles qui peinent à finir le mois et ne peuvent envisager la rentrée sereinement. 

Une date importante en ligne de mire : la grande mobilisation du 23 septembre pour les libertés publiques, contre le racisme et les violences policières.

Suivre l'actualité de Clémence Guetté

Les derniers articles