Après avoir dépouillé méthodiquement les services de l’Etat, la macronie confie la bifurcation écologique au privé.
Ce matin, Contexte révèle les dépenses somptuaires du Ministère de la Transition écologique pour recourir aux cabinets de conseil privés.
Il a engagé 44 millions d’euros rien que pour le premier semestre 2022. Sur l’ensemble de l’année en 2021, ces dépenses étaient de 60 millions d’euros.
La source ? Un document annexé au budget 2023, un « jaune budgétaire » mis en ligne hier.
Le Ministère de la Transition écologique prend donc la première place des ministères les plus dépensiers en la matière. Et dans le même temps, ce pôle ministériel a concentré de nombreuses suppressions de postes.
Bien loin de ses ambitions affichées pour la planification écologique, Macron a méthodiquement sapé depuis 5 ans les administrations centrales, les services déconcentrés et les opérateurs qui permettraient d’organiser la bifurcation.
Dans le projet de loi de finances dont nous débutons l’examen à l’Assemblée, sur l’ensemble de la Mission budgétaire Ecologie, 347 postes doivent être supprimés. Pour le seul Ministère de la Transition écologique et les opérateurs, c’est 270 postes qui sont menacés.
L’année dernière, 947 postes avaient déjà été supprimés dans le pôle ministériel de la transition. Le plafond des autorisations d’emploi du ministère de la transition écologique et des opérateurs ne cesse de baisser de budget en budget.
Et dans le détail
– L’INERIS (L’Institut national de l’environnement industriel et des risques) a perdu 48 postes sous ce quinquennat (533 en 2017 contre 485 dans le PLF 2022).
– L’Office français pour la biodiversité (OFB) a été créé en 2020 de la fusion entre deux anciennes agences de l’Etat, l’AFB et l’ONCFS.
Il n’y avait pas eu de suppression de postes à l’époque. Nous alertions sur le fait qu’elles pourraient arriver. L’année dernière, 20 postes y ont été supprimés.
– À Météo France, dont on sait le rôle déterminant dans l’anticipation des événements climatiques extrêmes qui frappent toujours plus le territoire : entre 2017 et 2021, 379 postes ont été supprimés. Et de nouvelles suppressions sont encore prévues : après 60 en 2022, c’est 35 annoncées en 2023 !
– N’oublions pas l’Office national des forêts (ONF), au cœur du cyclone austéritaire depuis 10 ans. Nos forestiers en souffrance ont perdu plus de 1000 postes en 8 ans. Après l’été incendiaire subi par nos espaces naturels, cela interroge sur le choix stratégique de Macron.
– Au Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), le gouvernement a supprimé plus de 600 postes en 8 ans. Soit près de 20% des effectifs.
– A l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière), c’est aussi plus de 600 postes qui ont disparu. Une saignée.
Agences de l’eau, parcs nationaux, ADEME, CNPF, la liste est longue des services de l’État qui ont subi l’austérité depuis le début de la présidence Macron.
Et dans le même temps, on découvre ce matin que jamais ce pôle ministériel n’aura versé autant aux cabinets de conseil privés, plus que n’importe quels autres ministères.
Le ministre Christophe Béchu doit s’expliquer devant la représentation nationale.