Jusqu’au retrait : notre place est aux côtés de celles et ceux qui luttent

Ces derniers jours, je suis allée à la rencontre de nombreux Français et Françaises mobilisés contre la réforme des retraites. Chacun à leur façon, ils participent à la grande bataille que nous allons finir par remporter contre le projet qu’Emmanuel Macron tente d’imposer contre la volonté du peuple. 

Jeudi matin, dès 6 heures du matin, j’étais avec mon collègue député insoumis Loïc Prud’homme tout près de l’aéroport de Mérignac, à côté de Bordeaux. Les salariés de la métallurgie et d’autres secteurs de tout le département de la Gironde avaient décidé d’y organiser un barrage filtrant sur un rond-point.


Premier constat, particulièrement enthousiasmant : le soutien massif témoigné par les automobilistes à l’action des travailleurs mobilisés. C’est un acquis central dans la mobilisation en cours. Si tous les secteurs de la société ne disposent pas des mêmes capacités de mobilisation, ils sont tous unis. Contre la réforme d’une part, ils sont 72% à la considérer comme injuste selon un sondage Elabe paru le jour même. En soutien à la mobilisation d’autre part, ils sont 65% à souhaiter qu’elle continue selon ce même sondage. 

Je me suis ensuite rendue à deux manifestations, à Saintes le matin, puis à Rochefort l’après-midi, en Charente-Maritime. Dans les deux villes, où vivent respectivement 25 000 et 23 000 personnes, plusieurs milliers de personnes étaient dans la rue. Dans les deux cas, cela signifiait un record dans l’ampleur de la mobilisation. Les gens étaient à la fois présents en nombre et particulièrement déterminés. En témoigne la décision spontanée des manifestants de Saintes de ne pas se séparer à la fin du parcours : ils sont allés bloquer le péage de l’autoroute A10 pour certains et occuper un hypermarché voisin pour d’autres. Le mot d’ordre “On bloque tout jusqu’au retrait” que notre mouvement diffuse depuis plusieurs semaines est désormais largement partagé dans les cortèges. 


Au vu des près de 800 000 personnes annoncées au même moment à Paris et 3,5 millions dans toute la France, l’ambiance est la même partout. De nombreuses villes sont même entrées dans la danse et organisaient une manifestation pour la première fois cette semaine, comme la petite ville de Poligny, dans le Jura, et ses 4000 habitants.

Ce vendredi, je me suis ensuite rendue sur plusieurs piquets de grève. D’abord avec les salariés d’Enedis à Périgny, près de La Rochelle. Ces travailleurs ont des métiers pénibles et doivent pouvoir partir en retraite avant d’être usés. Ils garantissent notre accès au réseau électrique 24 heures sur 24, sept jours sur sept. C’est à eux que Macron s’attaque.

Avec la caisse de grève insoumise, nous avons fait le choix de leur verser 10 000 euros pour les aider à tenir. Cette caisse de grève est l’une des initiatives que notre mouvement a mis en place pour permettre à celles et ceux qui le peuvent de soutenir les grévistes. Vous pouvez y contribuer ici.

Enfin, je me suis rendue au blocage de l’incinérateur de déchets de Poitiers. Là aussi, la mobilisation est forte, avec le soutien de toute la population, malgré les ordures qui s’amoncellent dans les rues de l’agglomération. Le blocage dure depuis lundi 20, et se fait en coordination entre les salariés du site et plusieurs syndicats. Un point notable : cette action a été décidée en réaction aux réquisitions des éboueurs à Paris, par solidarité. C’est une autre caractéristique du mouvement. Personne ne s’y bat uniquement pour sa situation personnelle, chacun le fait surtout pour l’intérêt général. Là aussi, j’y ai trouvé des grévistes enthousiastes et déterminés à faire vivre une lutte joyeuse. Il ne s’agissait pas juste d’être en grève, mais aussi de manger ensemble et de jouer au palet, entre autres. 


Désormais, la macronie est perdue. Entre les propos méprisants d’Emmanuel Macron à la télévision, les parlementaires de son camp qui ne soutiennent plus la réforme et la répression policière inouïe, l’ambiance est à la débandade. Les prochaines étapes, et notamment la nouvelle journée de mobilisation de mardi, pourraient les faire reculer. Il ne faut rien lâcher, on va gagner !

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