Hier, TotalEnergies comparaissait devant le tribunal judiciaire de Paris pour son projet pétrolier en Tanzanie et en Ouganda. Une “bombe climatique” selon les ONG.
Voilà les enjeux du procès, et le scandale environnemental que cela représente.
Ce projet, c’est l’EACOP – East African Crude Oil Pipeline – le plus grand pipeline chauffé au monde.
Long de plus de 1400 km, soit la distance Bruxelles-Madrid, il déplacerait des milliers de personnes, menacerait l’accès à l’eau de millions d’autres.
Il rejetterait des tonnes de CO2 dans l’atmosphère et détruirait les habitats de milliers d’espèces.
Les Amis de la Terre, une des 2 associations françaises impliquées dans la plainte, reprochent à la multinationale des manquements à son « devoir de vigilance » dans la mise en œuvre du chantier.
On reproche donc à TotalEnergies des « risques d’atteintes graves aux droits humains et à l’environnement, y compris lorsqu’elles sont commises par leurs filiales directes ou indirectes, en France et dans le reste du monde ».
Selon plusieurs rapports publiés ces derniers mois, TotalEnergies mène, avec la complicité des autorités locales, des campagnes de menaces et d’intimidations envers les agriculteurs expropriés ou contraints de renoncer à exploiter leurs terres.
Face aux critiques venues du monde entier, la défense de la multinationale est bien légère : « De toute façon, si ce n’est pas la France, si ce n’est pas l’Europe qui le fait, ce sera les Chinois et cela sera à mon avis encore différent ».
Ce projet est un non-sens écologique et un désastre humain.
Et on peut légitimement penser que les ouvriers sur place n’auront pas plus le droit à des augmentations de salaires que les salariés français des raffineries du groupe…
Le jugement sera rendu le 28 février.