Plan eau du gouvernement : que retenir ?

Hier, le président Macron faisait son premier déplacement dans les Hautes-Alpes après des mois passés barricadé à l’Élysée.

Au milieu d’un dispositif policier impressionnant et entouré des cortèges anti réforme des retraites, il a présenté son #PlanEau.

Je vous en parle.

Ce plan, c’est une cinquantaine de mesures. Il met l’accent sur le recyclage des eaux usées, la lutte contre les pertes d’eau, la modernisation des canalisations ou encore la sobriété.

Il ne remet pas en cause les méga-bassines et le modèle agricole productiviste. La seule expression du président Macron sur les bassines a été pour condamner les “milliers de gens venus pour faire la guerre”.

A noter, 2 victoires pour notre camp :

  • La reconnaissance de la nécessité de rénover les canalisations
  • La mise en place de la tarification progressive de l’eau

Nous l’avions proposé lors de notre niche parlementaire en 2022 et la minorité présidentielle avait refusé de la voter.

Autre mesure annoncée : le développement d’un Ecowatt de l’eau pour « responsabiliser » les Français parce que « chaque geste compte ».

Vous l’aurez compris : “vous devez faire plus attention, bande d’irresponsables”.

L’objectif de son grand « plan de sobriété et d’efficacité pour l’eau » : -10% de consommation d’eau dans tous les secteurs d’ici 2030.

À la hauteur des enjeux ? Pas du tout.

Lors des Assises de l’eau en 2019, le gouvernement avait déjà annoncé un objectif. Baisser les prélèvements de 10% d’ici 2025. Mais entre-temps, rien n’a été fait, donc l’échéance est repoussée. En attendant le prochain report.



Le premier axe s’attaque à la sobriété et aux économies d’eau dans tous les secteurs, notamment le nucléaire et l’industrie. Les mesures sont floues : lancement d’un plan d’investissement, sans mesure précise, ni budget.



Deuxième axe : La modernisation de nos réseaux. Aujourd’hui, les fuites sur le réseau d’eau potabilisée représentent chaque année un volume d’eau équivalent à la consommation de 18 millions d’habitants.

Les montants annoncés par Macron sont insuffisants, notamment ceux pour les Outre-Mer.

Nous demandons :

  • 7,5 milliards pour le renouvellement des canalisations.
  • 2,3 milliards pour le financement par l’État des travaux urgents de remplacement des canalisations.



Troisième axe : la réutilisation des eaux usées. L’objectif annoncé, c’est 10% de traitement eaux usés d’ici 2030.

En France, moins de 1% des eaux usées traitées sont réutilisées, contre 8% en Italie, 14% en Espagne et 85% en Israël.

Il s’agit de dépolluer en aval et non d’éviter la pollution en amont.

Il n’y a donc pas de remise en cause des sources de pollution et des changements qu’une suppression de ces sources de pollution devrait induire.



Quatrième axe : Accompagner la transition du secteur agricole.

Comment prendre au sérieux les vœux pieux du président Macron alors même que le plan prévoit non seulement d’aller au bout des projets de méga bassines en cours mais aussi de lancer de nouveaux ouvrages ?



Enfin, cinquième axe : la tarification progressive. Une victoire pour nous : cela figurait dans notre programme. Par contre, aucune mesure de justice sociale face aux usages superflus de l’eau comme l’arrosage des golfs, les canons à neige et les piscines individuelles.

Vous pouvez retrouver, dans le contre-plan que nous avons publié, l’ensemble de nos propositions pour protéger l’eau, bien commun de l’humanité.

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