Présentation de notre rapport sur les énergies renouvelables

Aujourd’hui, nous publions les conclusions du rapport issu de la mission dont je suis co-rapporteure.

Nous avons travaillé sur le déploiement des énergies renouvelables. Un sujet prioritaire pour nous, et l’occasion de mettre Macron face à ses contradictions.

Cette mission flash avait pour objectif de préparer l’examen du projet de loi du gouvernement sur les énergies renouvelables (EnR), que nous commencerons à étudier fin novembre à l’Assemblée, et qui a déjà été examiné au Sénat.

Pour cette mission flash, nous étions donc 3 co-rapporteures : une députée macroniste, une députée d’extrême-droite, et moi-même.

Comme on s’y attendait, il a été difficile de parvenir à trouver des conclusions communes.

Nos travaux ont débuté il y a trois mois. Nous avons auditionné 60 organismes : experts, collectivités territoriales, ONG, opposants aux EnR, syndicats de salariés, entreprises concernées par le développement des EnR, services de l’État.

D’abord, il faut savoir que la France a un retard énorme. Et Macron en est le responsable. Nous sommes le seul pays de l’Union européenne qui n’atteint pas ses objectifs d’énergies renouvelables.

Faute de planification, la part des EnR a même reculé entre 2020 (24,2 %) et 2021 (22,5 %), selon l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable, qui dépend du ministère de la Transition écologique.

Depuis son arrivée, Macron fait tout le contraire de ce qu’il faudrait.

Alors qu’il était ministre, en 2014, il a vendu la branche énergie d’Alstom à l’américain General Electric. En 2016, Areva a vendu ses actifs dans l’éolien en mer à Siemens-Gamesa. Alors qu’il était déjà président, en 2018, l’usine d’hydroliennes Naval Group de Cherbourg a fermé sur décision de l’État actionnaire. La même année, l’assemblage de modules photovoltaïques de l’entreprise iséroise Photowatt a été délocalisé en Asie.

À la France insoumise, nous défendons un mix énergétique 100% renouvelables. C’est possible, il suffit de s’en donner les moyens.

Notre potentiel est énorme.

Pour l’éolien, la France a le 2e potentiel maritime et le 2e potentiel terrestre d’Europe selon le ministère de l’écologie. Mais ce n’est pas tout.

Pour l’énergie solaire, nous avons 53 GW de potentiel sur 13 000 hectares de parkings et de friches. C’est suffisant pour atteindre nos objectifs de production énergétique solaire sans même recourir au photovoltaïque au sol sur des terres agricoles.

Venons-en maintenant aux conclusions de notre rapport.

Nous sommes fiers de plusieurs victoires politiques. La partie commune aux 3 co-rapportrices reprend des propositions que nous formulons, avec la France insoumise, depuis des années :

  • la nécessité de planifier le développement des énergies renouvelables
  • la nécessité d’impliquer les populations durant l’intégralité du déroulement du projet
  • la nécessité d’accélérer l’instruction des projets, sans pour autant que cela se fasse au détriment de la concertation et la participation

Pour ma part, deux conclusions découlent de toutes les contributions et auditions :

D’abord, le manque de volonté politique et les moyens insuffisants.

La transition énergétique est aujourd’hui largement pilotée par le secteur privé sur le marché de l’énergie.

La recherche de rentabilité détermine la localisation des projets avec des effets de concentration locale.

Les pouvoirs publics vont jusqu’à freiner la traduction des objectifs du pays par des évolutions normatives incessantes.

Les moyens sont largement insuffisants dans les Directions régionales de l’aménagement, de l’environnement et du logement (DREAL), les juridictions administratives et Enedis, l’ADEME, le CEREMA…

Ensuite, la faible appropriation des énergies renouvelables par le peuple est un frein majeur.

Les Français sont largement favorables à ces énergies. Selon l’Ifop, en 2021, 87% des Français jugent « utile » d’amplifier le développement des énergies.

Mieux : 41% des personnes interrogées accepteraient de vivre près d’un parc éolien, contre 16% à côté d’une centrale nucléaire.

Il faut maintenant faire de l’énergie un bien commun en développant l’intervention populaire dans les projets afin d’éviter des situations de blocage réglées au contentieux.

Le 100% renouvelables, c’est donc possible. Et si ce gouvernement ne se sent pas capable de le faire, nous sommes prêts.

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