Visite à la prison de Fresnes

J’étais aujourd’hui à la prison de Fresnes, pour user de mon droit de visite parlementaire à la maison d’arrêt des femmes.

Ici, comme dans toutes les prisons du pays, les mêmes problèmes :

D’abord, l’état de dégradation des bâtiments. La prison a plus d’un siècle, et les rénovations datent déjà. Des travaux sont attendus depuis des années et les normes actuelles ne sont pas respectées : pas de douches individuelles dans les chambres, humidité, équipement des cellules insuffisant.

La surpopulation a aussi repris, après la période Covid qui l’avait partiellement jugulée. Aujourd’hui, 138 personnes s’y trouvaient, pour 108 places, dans 96 cellules. Notre programme prévoit d’appliquer enfin le principe de l’encellulement individuel. Pourtant affirmé en 1875, ce principe, essentiel à des conditions dignes de détention, est resté depuis lettre morte.

Et au milieu de ça, des agents en souffrance : un manque d’effectifs qui dégrade les conditions de travail des personnels et de vie des détenus. Pour ces métiers difficiles, aux horaires décalés et de nuit, et qui impliquent de nombreuses heures supplémentaires, les salaires sont dérisoires.

Je n’ai visité que le quartier des femmes. De l’avis de toutes et tous, la situation est bien plus difficile pour le quartier des hommes.

Je reviendrai et je vous tiendrai au courant. Je vous appelle à me transmettre tout signalement.

Nous avons la conviction qu’il est temps de refonder l’échelle des peines et de repenser la logique de la justice pénale afin de redonner toute leur place aux objectifs de réparation et de réinsertion sociale.

Partout dans le pays, que l’on aille dans une école, une fac, un hôpital, une prison ou un Ehpad : les constats sont les mêmes. Nos services publics subissent un manque criant de moyens et de personnel, aux conséquences terribles.

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